Nombre de pages : 405.

Éditeur : Michel Lafon.

Date de sortie : 5 octobre 2017.

Prix : 19,95€

 

Adam a découvert en France un endroit où l’on peut tuer sans conséquences.

Après le beau coup de coeur que fut « Code 93 » j’avais vraiment hâte de découvrir le nouvel Olivier Norek. Je ne savais pas du tout ce que ça racontait mais qu’importe ! C’est maintenant chose faite et j’ai plus qu’aimé 😮 Avant de vous en parler je remercie évidemment l’auteur et les éditions Michel Lafon pour l’envoi du roman et pour leur confiance

Vous me connaissez, je n’aime pas y aller par quatre chemins : Ce livre est une bombe, une claque, un énorme coup de cœur ! C’est profondément humain. C’est tour à tour poignant, rageant, révoltant et pleins d’autre sentiments qui s’entrecroisent. On en sort humble, heureux de notre condition, social et médicale, meurtri aussi. Sans parler de la réflexion qu’on ne peut qu’avoir sur les problèmes du monde dans lequel on vit !

On suit ici deux points de vue : Celui d’Adam, Syrien, qui doit fuir son pays avec sa famille suite au trop gros risque de se faire prendre par le pouvoir en place. Et puis celui de Bastien, flic qui est muté à Calais suite à des problèmes familiaux…

Adam est, pour une raison que je vous laisse découvrir, séparer de sa famille. Se qui fait qu’il arrive seul dans la jungle de Calais (qui est presque un personnage en lui-même, j’en reparle ci-dessous) et est rempli d’espoir. L’espoir de revoir sa famille forcément mais aussi l’espoir d’un avenir meilleur, d’un chez lui, d’un avenir qui apparaît malheureusement inatteignable pour le moment 😦 C’est l’un des personnages les plus touchants, parce qu’on sait qu’il n’aura pas tout ce qu’il veut…

Bastien lui est donc un jeune policier. Il arrive à Calais plein de bonne volonté, connaissant bien son métier et comptant le faire bien comme il faut… Malheureusement il va se heurter à la réalité du terrain et aux problèmes que provoque la jungle. J’ai adoré son personnage mais aussi sa famille qui est très mignonne malgré les liens un peu distendue 😦

Et puis il y a le petit Kilani. Cet enfant m’a profondément bouleversé. C’est un petit noir, perdu dans la jungle, sans famille, qui se fait abuser par les adultes. Il est la victime de quelques scènes qui m’ont remué les tripes et j’ai dû interrompre ma lecture à quelques reprises !

Et puis on a cette jungle. Rien que le nom que l’on lui a donné est terrible ! Une jungle, comme si les migrant n’étais que des animaux, une part négligeable, des gens moins important que nous. Et ce n’est même pas le plus choquant, non, le fait que ces gens soit dans un entre-deux. Ou ils n’ont aucun droit mais aucun devoir non plus. Qu’il n’y a pas de solution. Qu’on ne peut pas les accueillir mais qu’on ne peut pas non plus les laisser partir. Que c’est immoral, injuste, ignoble mais qu’on n’y peut rien… Ça c’est terrible !

Le livre en lui-même est très bien pensé. En commençant par le titre : Entre deux mondes. Il prendre sens après votre lecture si ce n’est pas déjà fait ! Mais aussi le nom des différentes parties : Fuir, Espérer, Résister, Survivre, Sombrer ? Rien que ces mots sont puissants…

Et puis que dire du style d’Olivier Norek ? Je l’avais déjà adoré dans « Code 93 » mais il confirme ici que c’est un grand écrivain, qu’il a ça dans le sang et qu’il est génial. On dirait presque que c’est facile quand on le lit 😮

Sans oublié son sens du détail et de réalisme. On le sent tout de suite. On n’en doute pas une seconde. On ne se dit à aucun moment que c’est impossible, que c’est gros, que c’est irréaliste,… Et ça c’est très fort aussi !

J’ai refermé ce livre ému, en poussant un soupir, rempli de réflexion et en me disant que ma vie était belle. J’ai rarement ressenti tout ça après une lecture…

Que dire de plus ? Lisez-le, vous ne regretterez pas ❤