Coucou les amis,

On se retrouve aujourd’hui pour un article un peu spécial puisque j’ai interviewé une attachée de presse ! Vous avez déjà eu droit à celle d’une community manager la semaine dernière. Et lors de cette interview, il y avait quelques points qui n’avais pas pu être développés, c’est maintenant chose faite !

Allez, assez papoté, on commence !

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Ah oui, petite précision : La personne a préféré rester anonyme. Ne criez pas au complot, ce n’est pas moi qui ai répondu aux questions (j’en aurais été incapable, je ne connais pas le métier :p), c’est simplement un choix ! De une parce que c’est son droit et de deux parce que de cette façon on est sûr que ces propos ne sont pas repris au nom de la ME pour laquelle elle travaille ! On est là pour parler du métier pas de la ME 🙂

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Concrètement, en quoi consiste le métier d’attachée de presse ?

C’est un métier très varié. La principale mission, c’est d’être en contact avec des journalistes dans le but de promouvoir les livres dans la presse. Cela passe donc par l’accompagnement d’auteurs en dédicaces ou dans des émissions de télévision, de radio, mais il y a aussi un aspect logistique important : il faut établir des listes de contacts à qui l’on envoie les livres. Pour chaque roman paru, une centaine de livres est envoyé en service de presse. Par la suite, nous passons beaucoup de temps à relancer les journalistes. C’est donc un métier qui passe par le contact et le réseau. Il faut également s’occuper de la revue de presse. Actuellement, le métier d’attachée de presse dans une maison d’édition est en pleine mutation grâce à la blogosphère. Dans certaines maisons (comme celle dans laquelle je travaille), les blogueurs sont rattachés à l’attachée de presse. Dans d’autres, c’est le community manager ou le chargé de communication qui s’en charge.

Quelle est une journée « type » pour vous?

Je crois qu’aucun métier de la communication ne dispose d’une journée type ! Mes missions sont très variées et dépendent des urgences : si un livre va paraître, je vais m’occuper d’emballer les services de presse, de préparer ma liste de journalistes et le communiqué de presse. Si le livre est déjà sorti, je relance les journalistes, j’organise des interviews et des dédicaces, je m’occupe de la revue de presse, je prépare également les futurs programmes. Je m’occupe aussi des réseaux sociaux : je prépare un planning éditorial des publications, je réponds aux messages qui arrivent chaque jour, je gère également les partenariats avec les blogueurs… Une chose est sûre : il y a toujours quelque chose à faire !

Quelles sont selon vous les qualités à avoir pour être attachée de presse?

Il faut être sociable, à l’aise à l’oral comme à l’écrit, avoir des compétences rédactionnelles certaines, et un sens de la diplomatie très développé. Je pense également qu’il faut aimer les titres que l’on défend, être tolérant tout en étant persévérant. Et la qualité première : être très organisé.

Vous êtes donc en contact avec des médias traditionnels et des blogueurs/Youtubeurs ? Y a-t-il une différence entre les deux ? Tant du point de vue des démarches, du ton employé, de vos contacts avec eux ?

Effectivement, mais ce n’est pas le cas dans toutes les maisons d’édition. Oui, il y a une très grande différence : l’attachée de presse est souvent la personne qui sollicite les journalistes (même si l’inverse est vrai aussi !), alors que dans la relation avec les blogueurs, ce sont eux qui sollicitent les attachées de presse. Le contact n’est pas du tout le même : la relation avec les journalistes est souvent plus distante et plus professionnelle qu’avec les blogueurs que l’on apprend à connaître et avec qui l’on échange davantage.

Il arrive souvent que des blogueurs vous demandent des partenariats, je suppose. Êtes-vous seule « juge à bord » ou est-ce la direction de la ME qui vous fournit une liste de conditions pour qu’un blogueur soit accepté ? Une fois accepté, y a-t-il des règles strictes ?

Très, très, très souvent ! C’est en effet moi qui choisis nos partenaires, c’est au service de communication qu’incombe cette tâche et la direction de la maison est en totale harmonie avec nos décisions. Il serait faux de dire qu’il n’y a pas de critères : bien évidemment, nous privilégions les blogs soignés et sans faute d’orthographe (bien sûr !), qui proposent des critiques constructives, et qui sont surtout intéressés par nos publications. Une demande de la part d’un blogueur qui ne lit pas du tout ce que nous publions peut souvent être perçue comme un moyen d’obtenir des livres gratuitement, or là n’est pas le but d’un partenariat. Nous apprécions également que le blog ait un minimum d’ancienneté (quelques mois suffisent) : il m’est déjà arrivé de recevoir des mails de blogueurs qui avaient ouvert leur page la veille… !
Une fois acceptée, la seule règle est de s’engager à chroniquer le livre. Que le livre lu ne soit pas apprécié n’est pas du tout un problème, au contraire : nous comptons sur la sincérité des avis de nos partenaires. L’important étant, une fois de plus, d’argumenter la chronique.

Parlons des salons du livre. Comment les organisez-vous ? Choisissez-vous les auteurs qui seront présents ?

Ce n’est pas mon rôle d’organiser les salons, mais celui de l’une de mes collègues dédiée à cette tâche.

Et que pensez-vous de cette polémique sur Livre Paris, qui était payant alors que l’on clame partout que la culture doit rester le plus possible accessible ?

Personnellement, je ne remets pas en cause le fait que l’entrée au Livre Paris soit payante. Je peux comprendre que le tarif soit cher pour certains par contre, il pourrait être revu à la baisse. Mais cet avis m’est strictement personnel et n’incarne en rien le point de vue de la maison dans laquelle je travaille.

Je crois savoir que vous accompagnez les auteurs sur les plateaux TV aussi. Dans ces cas-là, quel est votre rôle ?

C’est vrai ! Déjà, j’organise le transport de l’auteur jusqu’au lieu de rendez-vous. Sur place, ma présence rassure souvent l’auteur. J’en profite pour rencontrer le journaliste qui mène l’interview : c’est un moyen, là encore, d’entretenir le contact et de tisser des liens. Cela peut également être utile pour proposer un autre sujet susceptible de l’intéresser : la réponse sera plus rapide que si l’on passe par un mail. En amont de l’émission, il faut bien évidemment préparer l’auteur et ses réponses aux questions qui pourraient être posées. Et une fois l’émission terminée, on peut également débriefer pour en tirer les points positifs et les axes d’amélioration pour mettre en valeur le livre sur le prochain tournage.

Qu’aimez-vous le plus dans votre métier et, à contrario, qu’aimez-vous le moins ?

J’adore être en contact avec les auteurs, et j’aime être au coeur des interviews, même si mon rôle me contraint à rester dans l’ombre. C’est toujours une fierté de décrocher un article ou une émission ! Et c’est une vraie chance de vivre ce que je vis au quotidien. Il y a évidemment des aspects que j’aime moins : contacter des journalistes qui sont submergés de demandes et qui n’ont pas toujours le temps de répondre favorablement aux miennes, gérer les règlements de compte qui interviennent parfois avec les blogueurs qui me demandent pourquoi ils n’ont pas reçu tel ou tel livre. Je n’aime pas refuser un service de presse, mais malheureusement, je n’ai pas toujours le choix, et il faut savoir faire comprendre cette décision à nos partenaires.

Aimez-vous lire ? Avez-vous déjà réalisé un rêve grâce à votre métier ? Comme rencontrer un auteur que vous aimez ? Racontez-nous !

J’adore lire ! Je ne sais pas si c’est réellement un rêve, mais j’ai déjà eu l’occasion de rencontrer des auteurs que j’aime énormément en effet, et j’ai pu échanger avec eux pendant plusieurs jours en les accompagnant sur plein d’événements différents. Aujourd’hui, je continue à entretenir un lien privilégié avec eux et c’est un vrai plaisir de recevoir de leurs nouvelles.

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Voilà, j’espère que cette interview vous aura plu ! Je remercie aussi, évidemment, la dame pour son temps et sa disponibilité. Comme vous la question de l’organisation d’un salon reste un mystère ! Je vais essayer de creuser ça…

A bientôt 😉

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